Vanités
Mes sujets sont des fragments de nature arrachée ou encore intacte mais tous voués à disparaître. Je perçois ma propre vulnérabilité devant leur sort. Je les prends en photos comme si je les voyais pour la dernière fois. C’est ma manière de leur rendre hommage – un hommage à la hauteur de l’émotion qu’ils provoquent chez moi.
L’utilisation de la pellicule argentique me permet de retrouver un rapport physique à l’image. Elle enregistre ce qui s’en va et m’oblige à attendre avant d’en retrouver la trace.
Cela donne de la valeur à l’instant de la prise de vue, et me met en position de concentration particulière. Je suis toujours curieuse de mesurer ce qui m’a échappé, la distance entre l’image et le sentiment du moment vécu, le mystère propre à chaque représentation.

